Gulli mise sur un Disney très réussi, ce soir.
L’excellent Zootopie reviendra ce soir sur la chaîne pour enfants Gulli. Pour patienter, avez-vous vu sa série dérivée, elle aussi très réussie, sur Disney+ ? Première vous conseille les deux !
Zootopie + sur Disney + : on en veut plus ! (critique)
A sa sortie, en février 2017, Première avait beaucoup aimé le film d’animation suivant les aventures de Judy Hopps. Voici notre critique publiée à l’époque. En attendant sa suite, puisque Disney a depuis annoncé travailler sur un Zootopie 2.
Les animaux qui parlent sont la raison d’être de Zootopie puisqu’on se situe dans une ville fondée afin que les bestiaux puissent se réunir tous en paix, prédateurs et herbivores tous ensemble, hors de l’état de nature. Son brillant prologue, où des gamins animaux font une pièce de théâtre qui explique la genèse de la ville, fait ressembler cette histoire à celle des pères fondateurs américains. Loin de la tyrannie, l’utopie américaine où un lapin peut devenir flic et un mouton adjoint au maire d’un lion.
Sur le papier, du moins, car les plafonds de verre sont bien épais : l’héroïne Judy Hopps, lapine de son état, sera la première lapine-flic du Zootopia Police Department, et l’adjointe au maire ovine Bellwether n’a été engagée « que pour récupérer le vote mouton », d’après elle. Utopie en acte, Zootopie n’est pas à la hauteur des idéaux qui l’ont inspirée. C’est le mouvement du film : Judy débarque en Zootopie en train, et traverse les différentes zones climatiques qui composent la ville (arctique, désert, jungle tropicale). Tour de manège fabuleux qui sous ses yeux émerveillés transforme le monde en parc d’attractions. Mais la merveille fait place à la déception. Une fois au boulot de flic, Judy est affectée à la relève des parcmètres malgré ses diplômes et son désir de se charger de l’enquête sur de mystérieuses disparitions. Elle va faire équipe avec un arnaqueur, le renard Nick Wilde. Il va lui montrer la réalité de la ville, elle va lui apprendre à dépasser les apparences.
On connaît la recette du buddy movie et donc a priori celle de Zootopie. Les vannes, les répliques, l’enquête, tout fonce, pas un temps mort, les personnages secondaires sont à crever de rire et utilisent le talent le plus pur des designers Disney. Dès que le film se concentre sur des détails de la ville (Rodentia, le Brooklyn des petits rongeurs, ou la banque Lemming Brothers), c’est même hallucinant d’humour, de justesse et de poésie. Dès qu’il y a une facilité (la parodie du Parrain, très attendue), le film relance de dix (le repas qui suit où des ours blancs veillent sur des musaraignes, image superbe).
En fin de compte, la résolution de l’intrigue, on s’en fout un peu. On aimerait se balader dans Zootopie comme dans le cerveau d’un imagineer (membre de la caste de ceux qui conçoivent les parcs d’attractions chez Mickey), que la traversée de la ville soit l’un des enjeux du film. Mais on paisserait alors fatalement à côté de Zootopie car le film, à travers le personnage de Judy, préfère expliquer avec force et clarté aux jeunes spectateurs pourquoi le racisme c’est mal, pourquoi le sexisme, c’est mal : Zootopie est tout d’abord le récit d’un empowerment. Naïvement et frontalement, forcément, comme une fable doit l’être (la fabula en latin désigne le propos au sens strict), comme on pense qu’un pur film Disney doit l’être. Sans atteindre le niveau des chefs-d’oeuvre monumentaux (Le Roi Lion) ou psychos (Kuzco) du studio d’oncle Walt, on peut dire que Zootopie, pur Disney, est un futur classique.
Byron Howard et Rich Moore : « Zootopie est une métaphore des Etats-Unis d’aujourd’hui »