Paul W.S. Anderson (Monster Hunter) : « Je ne suis pas un yes man » [interview]
Rencontre avec le réalisateur de l’adaptation du jeu vidéo Monster Hunter
Aperçu de la première diffusion en clair du film ce soir à la télévision
Ce soir, à 21h10 sur NRJ12, ne manquez pas la première diffusion en clair du film Monster Hunter, réalisé par Paul W.S. Anderson et basé sur le jeu vidéo du même nom. Dans cette adaptation, Milla Jovovich incarne un lieutenant de l’armée américaine évoluant dans un monde parallèle désertique rempli de monstres géants. Lors d’une entrevue, le réalisateur anglais partage son expérience à Hollywood, son dîner avec Guillermo del Toro et son désir de créer des « films cool ».
Le début de Monster Hunter, avec ses paysages désertiques et ses voitures parcourant les dunes, rappelle inévitablement Mad Max : Fury Road. Pourtant, il s’agit d’une pure coïncidence selon Paul W.S. Anderson. Ce sont en réalité les paysages du jeu vidéo qui l’ont inspiré dès ses débuts il y a douze ans. L’univers désertique infini était d’une grande valeur cinématographique pour lui. Toutefois, il a veillé à ce que son film ne ressemble en rien à Fury Road. Lors du tournage en Namibie, où Mad Max : Fury Road avait également été filmé, il a fait en sorte d’éviter les mêmes lieux de tournage. Par souci de différenciation, certaines prises de vue ont même été réalisées en Afrique du Sud, offrant un sable d’un blanc éclatant en contraste avec le désert doré et orange de Fury Road.
Monster Hunter marque une nouvelle adaptation de jeu vidéo pour Paul W.S. Anderson, qui en a fait sa spécialité. Selon lui, ces adaptations offrent tout le potentiel cinématographique que les jeux peuvent contenir. Dès sa découverte, Monster Hunter lui est apparu comme une évidence pour une adaptation sur grand écran, avec des images dignes d’une expérience IMAX. Pour capturer chaque détail des paysages et des créatures géantes, le réalisateur a utilisé des caméras grand angle à deux fois la résolution d’une caméra normale. Il souhaitait créer un véritable film de monstres, un genre pour lequel il est un grand fan. Cependant, contrairement à Godzilla, les créatures de Monster Hunter sont totalement nouvelles dans l’univers cinématographique. Cette opportunité de design a permis de surprendre le public.
Le film Monster Hunter se distingue par la qualité de ses effets visuels. Les monstres y sont représentés avec une définition encore supérieure à celle des dinosaures de Jurassic World, ce qui est une véritable prouesse technique. Le choix peu orthodoxe de décaler la post-production a été fait afin de garantir la meilleure qualité possible. Habituellement, la majorité des effets spéciaux sont réalisés dans les six mois précédant la sortie d’un blockbuster. Toutefois, pour éviter de compromettre la qualité des créatures du film, Paul W.S. Anderson a laissé à ses animateurs le temps nécessaire pour réaliser les 1 400 effets visuels. Ainsi, ils n’ont pas travaillé dans des conditions d’épuisement, ce qui se reflète à l’écran.
Dans une précédente interview, le réalisateur avait évoqué son rapport complexe avec les journalistes, qui sont rarement indulgents à son égard. Pourtant, il continue d’adapter des jeux vidéo, malgré le fait que cela le coupe d’une partie de la critique. Il reste convaincu qu’il y a un réel public pour les adaptations de jeux vidéo lorsqu’elles sont bien réalisées. Selon lui, une bonne histoire est une bonne histoire, peu importe sa provenance. Monster Hunter était en effet une évidence pour lui en tant que fan du jeu vidéo, et il voulait partager cette inspiration visuelle avec le public.
Paul W.S. Anderson occupe une place particulière à Hollywood en tant que réalisateur capable de réaliser des succès commerciaux de manière régulière sans pour autant exploser les compteurs. On lui accorde volontiers un budget de 60 millions de dollars, sachant qu’il sera remboursé tranquillement. Il se considère comme un auteur-réalisateur, une rareté à Hollywood, et a toujours cherché à avoir de plus en plus de contrôle sur ses projets depuis ses débuts dans l’industrie du cinéma. Il est fier de ses films et de la façon dont le public y réagit. Son objectif est de faire des films cool pour les spectateurs, tout en étant un réalisateur qui fonctionne avant tout au visuel et qui a une affection particulière pour le genre. Il croit en la capacité des idées cool à conquérir le public et s’interroge toujours sur la réaction des spectateurs en se demandant s’il s’agit du genre de film qu’il aimerait voir lui-même.
Quant à l’idée de sortir de sa zone de confort et de tenter autre chose, Paul W.S. Anderson reconnaît être un réalisateur « mineur ». Il creuse toujours le même filon, car il aime ses obsessions et les suit sans relâche. Selon lui, il y a un public pour cela, et tant qu’il aura la possibilité de faire ce qu’il aime, il continuera dans cette voie. Il se considère également comme un fanboy, toujours soucieux de réaliser des films qui l’enthousiasmeraient lui-même en tant que spectateur. Pour lui, la clé est de faire des films cool et il n’envisage pas de changer cette approche.