Mystère à Venise, Le Livre des solutions, Un métier sérieux : les nouveautés au cinéma cette semaine

Mystère à Venise, Le Livre des solutions, Un métier sérieux : les nouveautés au cinéma cette semaine

Ce qu’il faut voir en salles

L’ÉVÉNEMENT MYSTERE A VENISE ★★★☆☆ De Kenneth Branagh

Kenneth Branagh et ses guests s’amusent énormément dans la nouvelle murder party Poirot. Le thème de la soirée : le giallo. Qui aurait parié que Kenneth Branagh se serait réinventé en cinéaste grâce à une franchise ? Les films Hercule Poirot d’après Agatha Chrtistie. Après Le Crime de l’Orient Express trop programmatique, Branagh avait réussi à faire de Mort sur le Nil une réjouissante murder party et de Poirot une vraie figure tragique dans une conclusion d’une noirceur et d’une émotion surprenante. Mystère à Venise commence là, en 1947. Poirot, traumatisé par la guerre, prend sa retraite à Venise, où une amie, autrice de best-sellers policiers va le tirer de son refuge en lui demandant d’assister à une séance de spiritisme dans un palazzo délabré le soir d’Halloween. Huis clos, stars, drame. On connaît la chanson, et on la suit avec plaisir. Mais Mystère à Venise ressemble ainsi plus à un hommage au cinéma d’horreur qu’aux Poirot seventies avec Peter Ustinov. Il explore les traumas de ses personnages, coincés dans les murs de leurs cauchemars. Ce qui fait de lui le meilleur des trois films, et de loin. Sylvestre Picard Lire la critique en intégralité

PREMIÈRE A BEAUCOUP AIME LE GRAND CHARIOT ★★★★☆ De Philippe Garrel

Avec ce Grand Chariot, Philippe Garrel, a choisi de raconter le quotidien d’une troupe de marionnettistes pour évoquer à la quasi première personne, son geste d’artiste. Formidable mise en abîme de l’acte de création pleinement dévoilé et révélé. Esther, Lena et Louis Garrel – filles et fils du cinéaste – se tiennent ici derrière le petit théâtre du père (incarné par Aurélien Recoing). Tout ici est fait artisanalement, home-made, perpétuant une tradition séculaire. De jeunes enfants composent un public enthousiaste, jusqu’au jour, où tout s’arrête en pleine représentation. Le père se meurt en coulisses, le jeu doit cesser et, avec lui, la magie du spectacle. Se pose alors pour la fratrie, la question de la poursuite du « métier », chacun y voyant – ou pas – une émancipation possible. « Je réalise que représenter sa famille est un plaisir habituellement réservé aux peintres. », écrit Garrel dans sa note d’intention. Cinéaste, marionnettiste, peintre, au fond c’est chez lui la même chose : la ronde des sentiments dessine une poésie de l’existence propre à son auteur. Le romantisme de Garrel est un fleuve qui trace sa route entre les rives du réel et du rêve. Art suprême du vivant. Thomas Baurez   PREMIÈRE A AIME LE LIVRE DES SOLUTIONS ★★★☆☆ De Michel Gondry

Michel Gondry n’avait plus fait de cinéma depuis huit ans. Il revient avec un film qui ausculte son propre processus créatif à travers son alter ego, Marc (Pierre Niney), réalisateur fantasque réfugié dans les Cévennes. Parti avec son dernier film encore inachevé, Marc s’emmure dans la maison de sa tante, accompagné par sa monteuse et deux assistants. L’autoportrait d’un bipolaire plongé dans le chaos de ses idées incessantes, mais traité de façon désopilante. Gondry ne s’épargne pas en gamin capricieux, incapable de se confronter au monde réel. Dans cette succession de hauts et de bas, Pierre Niney tient superbement la note. Mais le film s’effondre quelque peu à mi-parcours, quand Gondry commence à justifier tous les errements de Marc par son génie. Il faut un ego gros comme ça pour (s’)écrire un truc pareil, mais avouons que cet éloge de l’impro et de la bidouille est absolument imparable. François Léger Lire la critique en intégralité

L’ETE DERNIER ★★★☆☆ De Catherine Breillat

Cela fait dix ans qu’à cause de soucis de santé, Catherine Breillat avait dû se tenir éloignée des plateaux de cinéma. Mais le temps a beau avoir passé, elle tient bon le cap de son cinéma qui n’arrondit jamais les angles, bouscule, crée le malaise. L’Eté dernier est le récit d’un amour interdit, celle d’une avocate quadragénaire avec son beau-fils de 17 ans. Breillat y filme les corps qui s’entremêlent, les peaux qui rougissent avec une intensité inouïe. Elle propose l’un des plus dérangeants et machiavéliques portraits de femme qu’il ait été donné de voir depuis longtemps. La cinéaste s’aventure dans un sujet tabou sans chercher à s’en excuser, ni à équilibrer les points de vue. Ca hérisse, ça décoiffe, ça crée un inconfort permanent et pas forcément agréable à vivre. Mais ça impressionne aussi, à l’image des interprétations magistrales de Léa Drucker et du débutant Samuel Kircher. Un retour gagnant. Thierry Cheze   Lire la critique en intégralité

LES SECRETS DE LA PRINCESSE DE CADIGNAN ★★★☆☆ De Arielle Dombasle

Qui d’autre qu’Arielle Dombasle aurait pu mettre en scène une adaptation de Balzac dans laquelle Arielle Dombasle s’interroge sur le féminisme et le temps qui passe, entre deux airs d’opéra ? Arielle Dombasle bien évidemment, qui s’attache avec ce nouveau film en costume, à revisiter la France du XIXe siècle, dans un style jamais vu ailleurs. En jouant la sulfureuse et séductrice princesse de Cadignan, elle s’amuse dans les lim

Articles récents

Écrire un commentaire

Votre adresse e-mail ne sera pas publiée. Les champs obligatoires sont indiqués avec *