Les Filles d’Olfa, Une nuit, Miraculous- le film : Les nouveautés au cinéma cette semaine

Les Filles d’Olfa, Une nuit, Miraculous- le film : Les nouveautés au cinéma cette semaine

Ce qu’il faut voir en salles

L’ÉVÉNEMENT – LES FILLES D’OLFA ★★★★☆ De Kaouther Ben Hania

L’essentiel

Kaouther Ben Hania raconte la disparition – ses causes et ses conséquences – des deux filles aînées d’une mère tunisienne dans un film brisant les frontières entre documentaire et fiction. Le grand oublié du palmarès cannois. C’est notre Palme à nous, le plus grand oubli du palmarès concocté par le jury de Cannes 2023. Kaouther Ben Hania y raconte la disparition – ses causes et ses conséquences – des deux filles aînées d’une mère tunisienne célibataire dans un film hybride, brisant les frontières entre documentaire et fiction. Une oeuvre nourrie par les confidences d’Olfa et de ses deux filles les plus jeunes mais à l’intérieur de laquelle deux comédiennes incarnent les sœurs disparues et une troisième, Hend Sabri interprète Olfa lors de certaines reconstitutions trop lourdes émotionnellement à (re) vivre pour elle. Un projet aussi éminemment casse-gueule que sacrément ambitieux, dont les coulisses du tournage, les fameuses behind the scenes en disent tout autant que les mots et les regards face caméra. Kaouther Ben Hania embrasse à travers l’histoire de cette famille celle d’un pays tout entier, la Tunisie, de la dictature de Ben Ali au Printemps Arabe en passant par la montée en puissance de Daech. Le Jury de L’Oeil d’Or célébrant le meilleur documentaire de Cannes, toutes sections confondues, a, lui, vu juste en le récompensant. Thierry Cheze

PREMIÈRE A BEAUCOUP AIME WELFARE ★★★★☆ De Frederick Wiseman

En 1973, six ans après son tout premier long métrage documentaire (Titicut follies sur un hôpital pour aliénés criminels), Frederick Wiseman posait sa caméra dans un bureau d’aide social new- yorkais et proposait avec ce huis- clos et les échanges entre les personnes dans le besoin et les employés de cette institution publique un instantané de la société américaine de l’époque. Resté inédit en France, sa sortie cet été dans une copie magnifiquement restaurée frappe tout à la fois par la beauté puissante d’une réalisation toujours à bonne distance et jamais voyeuriste, sa capacité à recueillir ces tranches de vie (où il est tout à la fois question de pauvreté, de racisme, d’addictions…), son génie à les faire dialoguer par un travail de montage d’une limpidité inouïe. Mais aussi par le fait que ces échanges d’hier résonnent fort avec aujourd’hui, comme si au fond rien ou presque n’avait changé. Un film essentiel. Thierry Cheze

PREMIÈRE A AIME UNE NUIT ★★★☆☆ De Alex Lutz

Un métro bondé. Une bousculade. Le ton qui monte entre un homme et une femme avant que ce ping- pong verbal sous tension bascule en une irrésistible montée de désir et que ce quadra et cette quinqua passent des noms d’oiseaux à une étreinte passionnée dans la cabine d’un photomaton. Ainsi débute le nouveau long métrage d’Alex Lutz co- écrit avec sa co- interprète Karin Viard et qui raconte donc une nuit comme échappée aux petits tracas du quotidien. Une nuit pour refaire le monde, confesser ses histoires passées, vivre intensément le présent sans forcément se projeter dans le futur. C’est drôle, vif, émouvant tout en dressant, sans jamais pontifier, un état des lieux des relations hommes- femmes d’aujourd’hui. Mais son double twist final (que nous ne dévoilerons évidemment pas) aurait du coup gagné à être zappé tant il remet cette parenthèse enchantée dans une logique trop terre- à- terre. Thierry Cheze

CLÉO, MELVIL ET MOI ★★★☆☆ De Arnaud Viard

Après sa transparente adaptation du Je voudrais qu’on m’attende quelque part d’Anna Gavalda, Arnaud Viard revient à la veine autobiographique de son Arnaud fait son 2ème film. Et son aisance à entremêler réalité et fiction donne naissance à une des rares réussites de film de confinement. L’histoire d’un père de deux enfants, séparé qui trouve l’amour – avec une pharmacienne de son quartier de Saint- Germain – pile au moment où le COVID les assigne à résidence. Un journal intime en noir et blanc dont la mélancolie poétique et ludique ressemble à une chanson de Vincent Delerm qui a d’ailleurs composé pour l’occasion Je n’avais pas vu les choses comme ça, donnant naissance à un moment de comédie musicale, écho à son premier long Clara et moi. Une malle aux souvenirs aussi où Christophe et Yves Simon côtoient les footeux Robert Herbin et Serge Chiesa, dans laquelle on prend plaisir à s’abandonner. Thierry Cheze

MASTER GARDENER ★★★☆☆ De Paul Schrader

Un homme tourmenté par sa propre morale. Une morale sans cesse fragilisée, donc prête à vaciller. Avant-hier un aumônier (Les Chemins de la rédemption), hier un joueur de poker (The Card Counter) aujourd’hui un herboriste, l’auteur de Taxi Driver transpose son schéma narratif de film en film, tel un peintre répétant inlassablement son motif pour le transfigurer. Schrader croit en l’humain, à sa beauté diabolique. L’idée est d’en éprouver les contours à l’aide d’une mise en scène de plus en plus épurée et stricte – sous haute influence bressonienne – qu’il contrebalance par la chaleur des sentiments. Ce Master Gardener, faussement programmatique, émeut surtout par son incarnation. L’australien Joel Edgerton, tout en fébrilité nerveuse, avance dans ce drame à la lueur d’une culpabilité sous-terraine. Fort. Thomas Baurez

AU CIMETIÈRE DE LA PELLICULE ★★★☆☆ De Thierno Souleymane Diallo

Dans une Guinée où les bobines deviennent poussière et où les caméras sont recyclées en marmites, les

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