Beau is afraid, Misanthrope, Le Jeune Imam: Les nouveautés au cinéma cette semaine

Critiques de films à voir en salles

Beau is Afraid de Ari Aster

L’EVENEMENT BEAU IS AFRAID, avec son autoportrait hystérique, son épopée dépressive et sa farce psychotique, est un film où Ari Aster impose avec autorité ses visions, son humour et sa violence. Il organise ici sa propre émancipation tout en racontant celle d’un gentil quinqua bedonnant terrorisé par le monde qui l’entoure et contraint d’entamer un long voyage jusqu’à… chez lui. Avec une maestria éclaboussant à chaque plan, il expose une dérive mentale à la manière d’une épopée, déplaçant le Locataire à l’air libre et rejouant la samba dystopique du Brazil sur une rythmique prog-rock. Beau is afraid est avant tout une comédie noire, grinçante, freudienne et cauchemardesque.

Aime le jeune imam de Kim Chapiron

Dans la France de 2023, Le Jeune Imam, un film présentant l’histoire d’un rapport mère-fils et d’un lien distendu, entraîne le spectateur vers le thriller quand son personnage principal décide d’organiser le pèlerinage à la Mecque de fidèles prêts à y sacrifier leurs maigres économies, avant d’être piégé par des arnaqueurs. Ce geste, effectué avec une maîtrise très haut niveau, fait de ce Jeune imam le plus passionnant des quatre films de l’auteur de Sheitan. Cette œuvre, loin d’être un geste kamikaze, immerge le spectateur dans l’intime.

Quand tu seras grand d’Andréa Bescond et Eric Metayer

Le duo Andrea Bescon- Eric Métayer signe avec Quand tu seras grand, un film traitant de l’état à bout de souffle des Ephad, confrontant les résidents à des enfants venus partager leur cantine. Ils filment ce choc des générations en montrant ses bienfaits sans verser pour autant dans l’angélisme. Tout n’est pas parfait, certains échanges sont trop attendus et des personnages parfois réduits à des archétypes. Mais le vent de tendresse sincère qui souffle sur ce récit finit par emporter tout ou presque sur son passage.